Le château fort en images au 19ème siècle.
Avec le courant romantique qui se développe à la fin du 18e siècle, une large place est faite à la sensibilité et à l'imagination dans l'art.
Les artistes romantiques ont souvent représenté le Fort Queyras, lieu marquant du Queyras et plus largement des Hautes-Alpes, dans des albums pittoresques aux belles gravures. En effet, ce sujet réunit tous les ingrédients dont ils sont friands : un château aux allures médiévales, un écrin de nature majestueux, un piton rocheux... L'occasion de créer des scènes épiques qui jouent avec leurs émotions et celles du spectateur.
Le fort vu de l'est et vu de l'ouest
Le fort est souvent représenté selon deux points de vue, qui permettent des effets différents. Par exemple dans les Voyages pittoresques et romantiques dans l'ancienne France (1854) : depuis l'est, où se trouve l'entrée principale du château, sont visibles au premier plan les habitations du village de Château-Queyras et un pont de pierre qui passe la rivière du Guil.
Depuis l'ouest, qui donne sur un fossé, un petit édifice occupe le premier plan : c'est la chapelle Notre-Dame-de-l'Assomption flanquée de son cimetière, à côté d'une tour en ruine, vestiges d'un ancien couvent. À droite de la chapelle, un pont avec un garde-corps passe sur les gorges du Guil.
Une forteresse idéalisée
Le goût pour la montagne n’est pas une invention romantique, mais c'est le romantisme qui donne ses lettres de noblesse à ce thème en l’invitant dans la peinture et la poésie. Les Alpes deviennent ainsi une destination que l’on peut dire « romantique » popularisée auprès du grand public.
Les gravures du 19e siècle s’efforcent de rendre le gigantisme de la haute montagne, selon le goût romantique pour la démesure : proportions exagérées, contraste des ombres et des lumières. Les scènes de la vie quotidienne et les villages idéalisés s'invitent aussi dans les illustrations.
Les forteresses, surtout celles qui assurent la défense des frontières, ont retenu l’attention des artistes. On exagère volontiers leur masse impressionnante, et les précipices qui les entourent. Dans son Atlas national illustré des 86 départements (...) (1845), Victor Levasseur décrit Fort Queyras ainsi :
Le Château de Queyras assis au milieu de la vallée sur un rocher aigu. D'un côté du château s'ouvre une hideuse gorge où mugit un torrent, de l'autre se dressent d'âpres falaises, l'ensemble du site a un aspect sauvage et grandiose.
Dans les gravures qui suivent, Fort Queyras est représenté sur un piton trop raide et trop haut par rapport à la réalité, mais qui lui donne un aspect de nid d’aigle.
Pour aller plus loin
- Un autre article de Culturicimes Patrimoine vous présente des plans, dessins et photographies anciennes de Fort Queyras : Fort Queyras illustré.
- Si le romantisme vous intéresse, voici un article de Culturicimes Patrimoine sur des reliures d'inspiration romantique : Beaux livres du 19e siècle.
Les références
Dossier d'œuvre sur Fort Queyras de l'inventaire général de la région PACA.
Dossier d'œuvre de la chapelle Notre-Dame-de-l'Assomption de l'inventaire général de la région PACA.
ADHA : source archives.hautes-alpes.fr / Archives départementales des Hautes-Alpes
BnF : source gallica.bnf.fr / BnF